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errare, atque viam palantis quaerere vitae
18 septembre 2009

Je sais pourquoi je ne l'appelle pas, ni ne lui

Je sais pourquoi je ne l'appelle pas, ni ne lui écris. Je sais pourquoi ce sentiment débile d'impudeur, de vulgarité. Parce que j'ai peur. De plusieurs choses. La première ne le concerne d'ailleurs pas en particulier. Elle est horrible à écrire et je ne l'écrirais certainement pas si je me savais lue par des gens que je connais de trop près. (Espérons que je ne sois pas lue en cachette.) C'est ce dont j'ai failli lui parler ce soir-là dans le pub d'Amsterdam, alors qu'il me racontait (sans rentrer non plus dans les détails) ses premiers déboires sexuels, mais je n'ai su que chercher mes mots ; il aurait fallu un peu de temps, probablement, pour que je parvienne à les laisser sortir, mais R. est revenue des chiottes et on a changé de sujet. Je n'ai pas eu la force d'y revenir. Bien que j'aie conscience que ce soit assez puéril de ma part, je ne peux qu'avouer que le sexe est un sujet avec lequel je ne suis pas toujours très à l'aise. Voilà, du moins, ce que j'aurais pu lui dire : "Tu sais, moi, l'idée de coucher avec un mec me fout toujours la trouille." (Notons que j'exagérais sans doute un peu en disant que c'était horrible à écrire, une fois que c'est fait ça le semble nettement moins, mais il reste vrai que je ne me l'avoue certes pas avec facilité, et encore moins à autrui.) Oui, ça me fait peur. Sans doute parce que la dernière fois que ça m'est arrivé, qui était aussi, à peu de choses près, la première (à proprement parler du moins), c'était il y a plusieurs années (j'essaye de compter... pas loin de quatre ans, maintenant), et que j'en ai d'assez mauvais souvenirs, sans doute parce que je crois bien, avec le recul, ne l'avoir fait que parce que j'avais peur que sinon, le type me plaque, et de plus avec le sentiment qu'il ne m'aimait pas. Il avait vingt ans, et moi quatre de moins. Il connaissait tout ça, moi pas. Probablement, c'est arrivé trop vite pour moi. Je crois que j'ai accepté de me laisser faire plutôt que je n'ai réellement eu envie de quoi que ce soit, et à vrai dire certaines fois j'étais presque pétrifiée, incapable même de faire un geste pour le déshabiller moi-même alors même qu'il me le demandait, ou de lui signifier clairement que de prendre son machin dans la bouche ne me disait rien qui vaille - je me sentais proprement incapable de le faire. (Apparemment, quand il a fini par comprendre, il ne m'en a pas voulu : je t'aime a-t-il dit - il ne le disait que dans ces moments-là, et si on peut considérer que c'est déjà pas mal, ça me donnait quand même un peu le sentiment qu'il voulait juste dire par là un truc du genre j'ai envie de toi -, mais moi j'en étais arrivée à me dire, en sortant la tête de sous la couette pour me réfugier dans ses bras et ses baisers, qu'au moins s'il me plaquait - je crois me souvenir qu'il était question que ce soir-là soit le dernier avant rupture, même si finalement ça ne l'a pas été -, au moins je n'aurais plus à me retrouver dans ces situations où je n'arrivais pas à lui exprimer mes peurs.) En résumé, ses gestes à lui ne m'effrayaient pas, je pouvais me laisser faire et y prendre du plaisir, mais j'étais, moi, incapable de faire un geste, et j'en avais - probablement, j'en ai toujours - terriblement honte.

(Putain, dire que je n'ai jamais parlé de ça à personne, et même si l'écrire ici ça n'est pas à proprement parler en parler à quelqu'un, ça fait bien quatre ans que je me demandais si je pourrais un jour l'exprimer d'une façon ou d'une autre. D'ailleurs, au début, j'étais absolument convaincue que je ne le pourrais jamais, je crois même que ce sont des moments dont j'ai longtemps purement et simplement occulté le souvenir. Et finalement, maintenant que quatre ans après, je mets des mots dessus, ça me semble tellement simple et tellement con.)

[... Paragraphe supprimé. M'énervait trop. ...]

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